Un jour, un Diable (8/23): dix choses que vous ne saviez pas sur Moussa Dembélé
Chaque jour jusqu’à Belgique–Panama, retrouvez le portrait d’un Diable Rouge en dix anecdotes. Ce lundi : Mousa Dembélé
- Publié le 04-06-2018 à 14h58
Chaque jour jusqu’à Belgique–Panama, retrouvez le portrait d’un Diable Rouge en dix anecdotes. Ce lundi : Mousa Dembélé
1. L’INTERRUPTEUR DE LA SALLE À MANGER COMME CIBLE
Ses parents adorent raconter cette anecdote. Afin de ne pas toujours devoir sortir en rue pour jouer avec son ballon, le petit Mousa reçoit l’autorisation de s’entraîner dans le living. “Il a tout cassé” , sourit Yaya, son papa. “Des lampes, la télé…” Et afin de travailler sa précision, il allume et éteint la lampe en visant sur l’interrupteur avec son ballon…
2. LE PLUS BEL AUTOBUT DE L’HISTOIRE
Son premier match – à Berchem Sport –, ses coéquiers et son entraîneur ne l’oublieront jamais. Déjà très adroit balle au pied, il se faufile entre un tas de jambes et file droit vers le but. Tily, sa maman : “Il courait et courait et courait. Et j’étais toute contente : il marquait ! Seulement, Mousa et moi étions les seuls à ne pas savoir qu’il avait marqué… contre son camp.”
Berchem était son premier club. Sa maman l’y a inscrit. Un jour, elle s’adresse à l’entraîneur des diablotins – un certain Willy Ludikhuyze – qui sont en train de s’entraîner. “Tilly est venue me trouver pendant l’entraînement pour me demander ce qu’elle devait faire pour que son fils puisse s’entraîner. Je crois que des gens lui avaient conseillé le foot car Mousa aimait courir et jouer au ballon. Quand je l’ai vu, j’ai dit que, s’il voulait, il pouvait venir essayer tout de suite. Elle a répondu qu’elle était d’accord mais qu’il n’avait pas de chaussures de foot, alors j’ai répondu qu’il pouvait s’entraîner avec ses baskets car il faisait beau. Mais la saison avait déjà débuté, les équipes étaient déjà formées et Mousa s’est retrouvé dans la troisième équipe de diablotins jusqu’à la fin du championnat.”
3. DANSEUR DERRIÈRE SA SŒUR, ALIAS MICHAEL JACKSON
Il n’y avait pas que le football dans sa vie. Il y avait aussi la musique. Quand Assita, sa sœur, participe à un show en playback, il n’a pas le choix : il doit danser derrière elle dans le fond de la scène. C’est contre son goût mais il le fait. Et il n’a pas la tâche facile parce qu’Assita imite souvent Michael Jackson. “Nous sommes même passés à la télé, dans le spectacle Het leven zoals het is : de camping”, se souvient Assita.
4. GARDE DU CORPS DE SA SŒUR
À l’école, Mousa remplit un autre rôle : il est garde du corps de sa sœur. “Malgré ses deux ans de moins que moi, il estimait qu’il devait veiller sur moi”, se souvient Assita. “Il se prenait pour le grand frère et il se comportait comme un dur. Jusqu’au moment où il se retrouvait face à des gars qui avaient une tête de plus que lui. À ce moment-là, il prenait la fuite (Rires). Il s’est toujours bien entendu avec mes petits amis… après les avoir contrôlés. Je devais lui dire leur nom, où ils habitaient, etc. Afin qu’il puisse tout vérifier via internet. Même mon compagnon actuel a été examiné. Mais maintenant, ce sont les meilleurs amis.”
5. TOMBEUR D’ANDERLECHT, MISE AU VERT ET refus à anderlecht
Au football, Dembélé sort de plus en plus du lot. Et Berchem a une bonne équipe. En tant que club de D3, l’équipe de Mousa élimine Anderlecht et le Club Bruges en Coupe de Belgique. Elle atteint la demi-finale de la Coupe. Pour récompenser ses joueurs, l’entraîneur organise une mise au vert avant le dernier match. Mousa est aux anges.
Son match contre Anderlecht ne passe pas inaperçu à Neerpede. Dembélé est invité pour un test. “On est allés quelques fois à Bruxelles pour essayer”, dit sa maman. “Mais cette situation n’était pas idéale. Mousa devait manger dans la voiture et le transport était un problème. En plus, il n’aurait plus eu de temps pour ses devoirs.”
Rebelote quelques années plus tard, quand il est au Germinal Beerschot. Sa maman : “Il a longtemps hésité entre Willem II et Anderlecht. À un certain moment, il s’est levé la nuit, il nous a réveillés et il a dit qu’il avait fait son choix : Willem II. Je crois qu’il sentait que son style de jeu correspondait mieux au football néerlandais. Et il ne voulait pas se retrouver sur le banc à Anderlecht.”
6. BARRÉ PAR RYAN BABEL À l’AJAX
À deux reprises, Dembélé est proche d’une signature à l’Ajax, qui a un partenariat avec le Germinal Beerschot, son nouveau club. “La première fois, je pouvais y faire un test pendant une semaine”, dit Dembélé. “Mais après deux jours, je me suis blessé au pied et je devais revenir. L’année d’après, j’ai pu rester toute la semaine. Ils avaient aussi Ryan Babel (NdlR : aujourd’hui à Besiktas) , qui pouvait passer en A1 , les U19 . Ils m’ont dit : ‘On ne veut pas deux profils identiques dans une équipe, et on mise sur Babel.’ Mais de toute façon, je préférais rester au Beerschot parce que je pourrais jouer en équipe première. Et cela me permettrait de ne pas quitter la maison parentale.”
Ses débuts sont de courte durée. Monté au jeu à 16 ans à Charleroi (le 24 avril 2004), il est la victime d’un sale tacle et doit quitter le terrain après dix minutes.
7. HOUDINI SE BLESSE
Dembélé fait ses humanités à la Topsportschool à Wilrijk, où l’ex-arbitre Frans Van Den Wijngaert est directeur. Partis en stage, les élèves de la classe de Dembélé font beaucoup de bruit la nuit. Quand les profs font leur tour des chambres, ils voient un groupe d’élèves se ruer dans une chambre. Parmi eux : Dembélé. Mais quand Van Den Wijngaert rentre dans cette chambre, un élève est introuvable : Dembélé.
Le lendemain, Dembélé est absent de l’entraînement. Il est blessé à la cheville. En effet, la nuit, il avait sauté par la fenêtre pour ne pas être pris en flagrant délit par ses profs. Et il s’était tordu la cheville en atterrissant…
8. “DE LA NOURRITURE SAINE chez les DIABLES ?”
En septembre 2002 – Dembélé avait 15 ans – il porte pour la première fois la vareuse de l’équipe nationale, en U16 contre la Turquie (1-4). Pendant le stage d’entraînement, le responsable du matériel des jeunes Diables reçoit un coup de fil de la maman de Mousa. “Petite question d’une maman inquiète, monsieur. Est-ce que Mousa va recevoir de la nourriture saine chez vous ?” Jusqu’à ce jour, l’homme confronte Dembélé avec cette anecdote.
En équipe nationale pour les jeunes, il évolue comme pivot. Mais la théorie avant un match ne l’intéresse pas trop. Quand – après la théorie – son entraîneur Bob Browaeys lui demande s’il a compris ce qu’il doit faire, il répond : “Euh… Oui. Je dois me mettre devant…” Mousa a toujours été un joueur d’instinct. Surtout quand il était jeune, il n’attachait pas trop d’importance à la tactique.
9. BÉNÉVOLE EN TANZANIE
Dembélé n’aime pas les vacances à la plage. “Il doit bouger”, dit Assita, sa sœur. “Quand il était plus jeune, il faisait de grandes randonnées avec un ami, munis de leur sac à dos. Et à ma demande, il a fait du bénévolat dans un orphelinat en Tanzanie.”
Ce voyage est assez récent : il date de 2013. Dembélé était allé sur place avec sa compagne, avec qui il a deux enfants. Il avait donné un coup de main dans une petite école et dans un orphelinat.
Dembélé a un cœur en or. En Belgique, il est parrain de l’événement Walk for MS, qui lutte contre la sclérose en plaques. Sa grand-mère souffre de cette maladie. Et il a soutenu Syrie 12-12, l’action qui récoltait des fonds pour les milliers de réfugiés.
10. IL SE FICHE DE RONALDINHO
L’un des plus beaux souvenirs de sa carrière est sa participation aux Jeux Olympiques de 2008 à Pékin, où la Belgique a atteint la demi-finale. Dembélé avait marqué contre la Chine et contre l’Italie, match lors duquel il était l’un des meilleurs joueurs sur le terrain. Mais à deux reprises – au premier match et dans la petite finale – la Belgique s’était inclinée face au Brésil de… Ronaldinho, qui avait déjà 28 ans.
Quand l’arbitre Einwaller met un terme à la petite finale, Dembélé se fâche. “Quatre ou cinq coéquipiers sprintaient vers Ronaldinho pour lui demander sa vareuse”, racontera-t-il plus tard à un ami. “Alors qu’on venait de perdre 0-3.”